Seul diplôme mentionnant le nom de Rollon et cautionnant l’existence du traité de Saint-Clair-sur-Epte, signé en 911, ce traité est considéré comme majeur dans l’histoire de la Normandie ducale. Pourtant ce diplôme, du 14 mars 918, est une concession royale de l’abbaye de la Croix-Saint-Ouen[1] en faveur des moines de Saint-Germain-des-Prés, à la demande de Robert, marquis de Neustrie, d’Herbert II de Vermandois et d’Abbon, évêque de Soisson. Il est pourtant la principale source permettant de valider les propos de Dudon de Saint-Quentin, chroniqueur normand du XIe siècle. En effet, dans le dispositif de la charte, se trouve l’extrait suivant : « […] à l’exclusion d’une partie de cette même abbaye que nous avons consentie aux Normands de la Seine, c'est-à-dire à Rollon et à ses compagnons, pour la protection du royaume. » Ces quelques mots sont essentiels puisqu’ils attestent que le traité de Saint-Clair-sur-Epte émane de la seule volonté de Charles le Simple, et précise la nature de ce traité : la concession d’un territoire en échange d’une protection face aux raids vikings.
Pour en savoir plus :
- Pierre Bauduin, La première Normandie (X-XIe siècles) : sur les frontières de la Haute-Normandie : identité et construction d’une principauté, Presse Universitaire de Caen, Caen, 2nde édition, 2006.
- Elisabeth Deniaux ; Claude Lorren ; Pierre Bauduin ; Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l’arrivée des Vikings, Editions Ouest-France, Rennes, 2002
- Jean Renaud, « Le prétendu Rollon et la Normandie » in Les Vikings, premiers Européens, VIIIe – XIe siècle, dirigé par Régis Boyer, Editions Autrement, Paris, 2005.