Estampe dessinée et gravée par Perceval Skelton

 

La reine Victoria (1837-1901), invitée par Louis-Philippe roi des Français (1830-1848), arrive dans son carrosse au château d’Eu, propriété de la famille d’Orléans et résidence d’été de Louis-Philippe. Avec la visite de ce dernier à Windsor au mois d’octobre de l’année suivante, il s’agit de l’expression la plus aboutie de la première Entente cordiale, c’est-à-dire le rapprochement diplomatique du début des années 1840 entre la France et l’Angleterre, après quelques années de crise marquées par plusieurs affaires coloniales : crise turco-égyptienne (révolte du pacha d’Egypte Méhémet Ali contre le sultan de Turquie), affaire de Portendick sur le commerce de la gomme au large du Sénégal, affaire du droit de visite des navires de commerce sur les côtes africaines, affaire des îles Sandwich, etc.
 
La visite de la reine au château d’Eu est presque une visite de famille dans la mesure où Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, le prince consort qui l’accompagne en France, est le petit-neveu par alliance de Louis-Philippe. Malgré tout, cette visite, quoiqu’à Eu et non à Paris, est éminemment politique et marque le rapprochement franco-anglais tant désiré par le roi des Français. Ce dernier était très anglophile. Il avait ainsi passé près de 10 ans en Angleterre, notamment à Twickenham, après la Révolution.
 
Avant cette visite royale de 5 jours à Eu en septembre 1843, Louis-Philippe avait envoyé deux de ses fils, les princes de Joinville et d’Aumale, visiter la reine Victoria au mois de mai précédent. Par ailleurs, la reine Victoria est revenu une seconde fois au château d’Eu, plus brièvement, le 8 septembre 1845.
 
Enfin, en ce qui concerne le château proprement dit, il fut construit à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle. Viollet-le-Duc y entreprit des travaux à la fin du XIXe siècle, et il est de nos jours classé monument historique. Notons enfin que le bâtiment, propriété de la famille d’Orléans jusqu’au début du XXe siècle et désormais de la municipalité, accueille aujourd’hui en son sein la mairie d’Eu et le musée Louis-Philippe.
 
Pour en savoir plus :
  • Jean Duhamel, Louis-Philippe et la première Entente cordiale, éd. de Flore, 1951, 357 p.
  • Antoine Papillard, « La première entente cordiale : visite à Eu de la reine Victoria », dans Les Amys du vieil Eu [bulletin annuel], p. 27-55.
  • « A propos de la visite à Eu de la reine d’Angleterre au roi Louis-Philippe, en septembre 1843 », dans Connaissance de Dieppe et de sa région, n° 242, 21e année, janvier 2005, p. 16-18.
  • « La visite à Eu de la reine d’Angleterre au roi Louis-Philippe, en septembre 1843 (suite et fin) », dans Connaissance de Dieppe et de sa région, n° 243, 21e année, février 2005, p. 11-14.
  • « La reine Victoria à Eu en septembre 1843. Commémoration de l’évènement le 25 mai 1952 », dans Connaissance de Dieppe et de sa région, n° 243, 21e année, février 2005, p. 15-16.
 
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